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La gestalt thérapie, une thérapie humaniste : qu’est-ce-que cela signifie ?



Elle s’adresse à la personne a la fois dans sa singularité d’être humain unique, mais aussi dans ce que nous partageons et qui tisse notre « commun » en humanité.

Ainsi l’existence humaine, quelle que soit notre histoire, est soumise à des contraintes existentielles qui nous touchent tous à un moment ou un autre de notre vie.

La gestalt thérapie est particulièrement attentive à la manière dont ces contraintes se manifestent, plus qu’au « pourquoi », au « comment » nous sommes soumis, chacun à notre façon, à ces contraintes, comment nous les transformons pour exister.


Qu’appelle-t-on contraintes existentielles ?


Les contraintes existentielles sont liées à notre condition même d’être humain, on en compte cinq : la solitude, la liberté – qui nous renvoie à notre responsabilité dans les choix que nous faisons, la quête de sens, la recherche de perfection et enfin la finitude.

Prenons l’exemple de cette dernière :

La finitude c’est le fait, pour chacun d’entre nous, d’être limité, dans le temps et dans l’espace. Ainsi, notre vie n’est pas éternelle, notre corps ne peut occuper qu’un espace à la fois, nous avons quotidiennement à faire des choix, plus ou moins décisifs, car nous ne pouvons pas tout faire ni être partout.

Elle s’exprime de la manière la plus « banale » : un changement - déménagement, changement de lieu de travail, éloignement de notre réseau habituel, qui nous faisait soutien pour nous déployer dans nos projets – et nous voici confrontés à ce sentiment déchirant de nostalgie : ce qui a été ne sera plus.

La façon la plus douloureuse peut-être dont la finitude s’exprime est dans la perte d’un être cher. Mais pas seulement… La fin d’une amitié, d’une relation amoureuse et nous ressentons douloureusement ce sentiment de perte irrémédiable : ce qui a été ne sera plus.


Et cela, même si nous sommes à l’initiative de ces changements, même si nous avons choisi de tourner cette page de notre existence pour en écrire une autre. Dans un parcours de transition par exemple, au moment du changement d’état-civil, à l’orée d’un traitement hormonal, dans le choix d’une opération ou pas, la finitude est là : il faut choisir, prendre une décision peut-être irréversible, il y aura un « avant » et un « après ».

Cette finitude donne toute sa profondeur à nos choix, tisse une bonne part de nos hésitations, de nos incertitudes. C’est humain… Douter, hésiter, ne pas savoir, changer d’avis est humain.


Une thérapie humaniste comme la gestalt s’attache à soutenir ces interrogations, à prendre pleinement conscience de cette finitude pour que justement nos choix soient éclairés et que nos décisions deviennent l’expression de notre liberté : de jugement, de tracer notre propre chemin de vie. Car c’est bien là tout ce que nous avons à apporter au monde.


La gestalt thérapie accompagne dans ces moments de deuil, de transition, douloureux ou simplement déstabilisants.

Comment ?


Tout d’abord en apportant une présence humaine, authentique, pour soutenir dans ce moment difficile sans se voiler la face. Il ne s’agit pas d’oublier, d’effacer, de masquer les difficultés mais de les regarder ensemble pour les accueillir.

Être en deuil, traverser une crise, une perte, faire un choix lourd de conséquences est profondément humain. Ne pas accueillir cette peine, n’est-ce pas rejeter une part de notre humanité ?

Là où la société pourrait nous aiguillonner pour continuer à avancer, ne pas perdre de temps avec le passé, ne pas « déranger » avec un chagrin dont elle ne sait trop que faire, le cabinet du thérapeute est ce lieu où il est permis de prendre le temps de pleurer un être cher, de se souvenir de ce qui n’est plus, que l’on a aimé et qui a fait ce que nous sommes aujourd’hui. C’est le lieu d’accueillir ses doutes, accepter de ne pas savoir.


La/le gestalt thérapeute est aussi soutenant en ce qu’il a confiance dans le processus : le processus de deuil, de transformation, le mouvement de la vie tout simplement.

Elle/il sait qu’après toute expérience, quelque chose se clôt, et qu’un « vide fertile » est nécessaire pour faire place à autre chose. Certes, ce vide peut être difficile à vivre mais la gestalt thérapie est foncièrement optimiste : elle soutient l’énergie de vie que nous portons tous en nous et nous aide à la recontacter, à la transformer en actions qui construisent ou reconstruisent une nouvelle existence, plus choisie et plus riche des expériences que nous aurons traversées.


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